Morceaux choisis...
Il fût un temps où, je le reconnais, ma grammaire fût un peu délaissée. Pas qu'elle manque d'intérêt, mais une fois les études terminées, les ouvrages spécialisés reposent généralement en paix.
Je dois cependant avouer que la découverte quasi simultanée de London Grammar et My Grammar and I est venue chambouler ce que je croyais mort et enterré. "Nostalgie des moments qu'on n'a pas vécus", dirait un ami, or "should that be me?", indique le titre.
Les anglais ont l'art et la manière de faire passer ce qui autrement pourrait sembler difficile à avaler. Un livre de grammaire aussi distrayant qu'un bon roman ? C'est un pari réussi. A la fois flegmatiques et pragmatiques, les auteurs restent réalistes :
- sur la marque du possessif, ils précisent : "The odyssey of Odysseus rather than Odysseus' (or Odysseus's) odyssey. This rule is particularly useful if you happen to live in Ancient Greece. It also sounds better - and makes you less likely to spit at the person you are speaking to."
- "Sorry, have we lost you?" s'enquièrent-ils alors qu'ils expliquent les spécificités d'une clause restrictive et d'une non-defining
- et sont de bon conseil quant à l'usage des adverbes : "where possible, just keep it simple."
De même qu'ils préviennent "do not waste words on unecessary description", la grammaire londonienne du jeune trio anglais semble elle aussi suivre ce crédo. Sans surcharge, sans atours, leur musique est sans détour. Et c'est parce qu'elle va à l'essentiel qu'elle en devient essentielle. Mais parce qu'un morceau vaut tous les mots (j'ai bien retenu la leçon), je n'en dirai point trop.
Il paraît que leurs fans s'appellent grammarians. Oh my, quand j'ai vu ça sur mon instagram, je ne vous dis pas le choc : "london grammar a aimé votre photo". J'en ai perdu mon anglais latin ! 'Some people are comma-happy' écrivent-ils dans le livre. Depuis, moi je suis 'Grammar-happy' !